Évoluer : professeur des écoles, et après ?

Lorsqu’un professeur des écoles prend ses fonctions, sa destinée n’est pas toute tracée. Outre l’ancienneté accumulée qui permet de changer de grade ou de demander une mutation, il est également possible d’être acteur de sa carrière dans l’enseignement.

Sommaire

Un enseignant du premier degré peut-il enseigner en second degré ?

Sous certaines conditions, un professeur des écoles peut devenir enseignant du second degré. Il lui faut avant toute chose être titulaire d’une licence (bac + 3). Par la suite, il doit faire valider son projet auprès du rectorat, d’un conseiller mobilité carrière, de l’inspecteur de la discipline d’accueil et de l’IEN de sa circonscription.

Dans cette démarche, le professeur des écoles devra faire part de sa motivation. Par ailleurs, son parcours professionnel et universitaire sera examiné. Plus ces éléments seront reliés à la demande d’évolution, plus il sera aisé de voir sa demande aboutir.

Selon le site du Ministère, « une note de service précise chaque année les modalités de détachement des fonctionnaires de catégorie A dans le corps de professeurs des écoles ». Les conditions varient selon les années, notamment en fonction des postes disponibles et des besoins de recrutement.

Quels concours un professeur des écoles doit-il viser pour évoluer dans un métier donné ?

Pour changer de statut, un professeur des écoles peut aussi s’inscrire au concours interne qui correspond à la nouvelle profession visée. Voici un tableau récapitulatif du concours à passer pour chaque fonction.

Poste visé Concours interne à passer
Professeur de collège (hors EPS) CAPES
Professeur de lycée général (hors EPS) CAPES ou agrégation
Professeur d’EPS en collège ou lycée CAPEPS
Professeur en lycée technologique CAPET
Professeur en lycée professionnel CAPLP
Professeur spécialisé (handicap) CAPPEI
Maître formateur CAFI-PEMF
Conseiller pédagogique CAFI-PEMF
Inspecteur de l’Éducation nationale IEN

Des concours internes de recrutement de conseillers principaux d'éducation (CPE) et de psychologues de l'éducation nationale (PsyEn) permettent d’accéder à ces fonctions.

Astuce : n’oubliez pas de consulter les conditions d’éligibilité à ces concours internes pour éviter les mauvaises surprises.

Comment exercer le métier de maître formateur ?

Autre possibilité pour le professeur des écoles : devenir maître formateur. Ce professionnel de l’éducation s’occupe de la formation initiale du professeur des écoles (candidats au concours et professeurs stagiaires). Il peut également intervenir sur des missions de formation continue des maîtres du premier degré.

Pour devenir maître formateur, il faut passer le certificat d’aptitude aux fonctions d’instituteur et de professeur des écoles maître formateur (CAFI-PEMF). Ce concours se prépare sur deux ans, avec l’admissibilité la première année et l’admission la seconde.

La semaine-type d’un maître formateur

L’organisation de la semaine d’un maître formateur comporte bien sûr une majorité de temps passé en classe, mais pas seulement. Le découpage horaire s’organise comme suit :

Activité Durée
Conduite de la classe 18 heures
Documentation et formation personnelle 2 heures
Réunions d’école 1 heure
Professeur en lycée technologique 6 heures

Quelle différence entre maître formateur et conseiller pédagogique ?

Ces deux métiers supposent de passer le certificat d’aptitude aux fonctions d’instituteur et de professeur des écoles maître formateur (CAFI-PEMF), mais leur finalité est différente. Ainsi, un conseiller pédagogique n’a pas la responsabilité d’une classe et dévoue son temps à la formation et l’accompagnement des enseignants et de leurs équipes. Concrètement, le conseiller pédagogique :

  • accompagne les maîtres et les équipes pédagogiques (programmes d’enseignement, projets de classe…) ;
  • assure la formation et l’encadrement (tutorat) des professeurs des écoles stagiaires ;
  • intervient sur les évolutions et la mise en œuvre des politiques éducatives.

Notez qu’on distingue les conseillers pédagogiques de circonscription et départementaux.

Comment un professeur des écoles peut-il se spécialiser dans le handicap ?

Il lui faut passer le certificat d'aptitude professionnelle aux pratiques de l'éducation inclusive (CAPPEI). Cette certification débouche sur 3 épreuves : une séance pédagogique face aux élèves (45 min), un entretien avec la commission qui comprend la présentation d’un dossier (1 heure) et la présentation d’une action en faveur de l’éducation inclusive suivie d’un échange avec la commission (30 min).

Selon la circulaire du Ministère, « quels que soient les besoins particuliers de l'élève, c'est à l'école de s'assurer que l'environnement est adapté à sa scolarité ». En clair, l’école vise à accueillir tous les élèves, quel que soit leur handicap. Pour ce faire, il est donc nécessaire de former des professionnels habilités à accueillir des élèves en situation de handicap.

Par ailleurs, les enseignants titulaires du CAPPEI bénéficient d’un accès prioritaire aux modules de formation d'initiative nationale 5 ans après l’obtention de leur certificat. En pratique, exercer un poste spécialisé permet de se former sur une durée de 100 heures dans ces cinq années, pour un total de 50 heures maximum par an. Ces formations sont accessibles sur demande. Vous pouvez consulter la liste de ces modules de formation destinés aux certifiés CAPPEI dans ce document. En fonction du handicap concerné, le prétendant au CAPPEI devra également maîtriser la langue des signes ou le braille.

Lieux d’exercices et fonctions possibles après l’obtention du CAPPEI

Le CAPPEI mène à différentes fonctions et missions, parmi lesquelles :

  • l’enseignement en classe adaptée (SEGPA, EREA, ULIS) ;
  • l’exercice en réseaux d’aides spécialisés aux élèves en difficulté (RASED) ;
  • l’enseignement au sein d’établissements et services médico-sociaux, en milieu pénitentiaire, en centre éducatif fermé ;
  • l’exercice du métier d’enseignement-référent ;
  • etc.

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