La première étape de l’année de stage : l’affectation
Une fois reçu au CRPE, le classement obtenu au CRPE permet de départager les stagiaires. Ainsi, le classement influence directement l’affectation du professeur des écoles stagiaire. Il dépend d’un INSPÉ (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation) rattaché à son école d’affectation. Cela signifie qu’il ne s’agira pas forcément de l’INSPÉ le plus proche de son domicile.
Notez que dans le privé, la situation personnelle des candidats a un impact majeur sur l’affectation.
Le stage fait l’objet d’un contrat ou d’un agrément provisoire en accord avec le chef de l’établissement. Une semaine d’accueil des stagiaires a lieu avant la rentrée pour délivrer toutes les informations essentielles et partir du bon pied.
Dans certains cas, un report de stage peut intervenir pour des cas très précis (congé parental, service militaire…). La demande de report ne doit pas dépasser la date d’expiration des listes d’admission aux concours.
Comment l’année de stage d’un professeur des écoles s’organise-t-elle ?
L’année de stage pour les lauréats du CRPE Bac+5
Pour les candidats qui ont présenté le CRPE externe de niveau Bac+5, l’année de stage reste organisée selon le format antérieur. Après la réussite du concours, les lauréats deviennent professeurs des écoles stagiaires (PES). Ils sont affectés à mi-temps dans une école, où ils assurent la responsabilité d’une classe deux à trois jours par semaine.
Le reste du temps est consacré à la formation à l’INSPÉ (même pour les titulaires d’un master MEEF ou autre), qui aborde la didactique des disciplines, la gestion de classe, la différenciation pédagogique ou encore la construction de séquences d’enseignement.
Le stage dure une année scolaire complète. Durant cette période, le professeur stagiaire bénéficie d’un accompagnement personnalisé par un tuteur et un inspecteur de l’Éducation nationale. La rémunération d’un professeur stagiaire s’élève en moyenne à 1 800 euros nets par mois.
L’année de stage pour les lauréats du CRPE Bac+3
Avec la réforme du CRPE 2026, le concours devient accessible dès le niveau licence. Les lauréats du CRPE Bac+3 suivent un parcours de formation en alternance sur deux ans, intégré au Master MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation). Ce parcours vise à renforcer la professionnalisation des futurs enseignants et à leur permettre d’acquérir une réelle expérience du terrain avant la titularisation.
La première année, les lauréats intègrent un master en qualité d’élèves-fonctionnaires. Ils perçoivent une rémunération d’environ 1 400 euros nets par mois et effectuent entre 12 et 15 semaines de stage d’observation et de pratique accompagnée dans une école primaire. Parallèlement, ils suivent à l’INSPÉ des enseignements centrés sur les sciences de l’éducation, la psychologie de l’enfant, la didactique du français et des mathématiques, ainsi que la gestion de classe. Cette première année met l’accent sur la découverte du métier et la compréhension des enjeux pédagogiques.
La seconde année correspond à la vraie prise de fonction. Les étudiants deviennent alors fonctionnaires stagiaires et assurent la responsabilité d’une classe à mi-temps, tout en poursuivant leur formation universitaire à l’INSPÉ. Cette année vise à consolider les compétences professionnelles, à approfondir la maîtrise des programmes et à développer l’autonomie pédagogique. La rémunération passe alors à environ 1 800 euros nets par mois. À l’issue de ces deux années, l’INSPÉ et l’inspection académique évaluent conjointement le parcours du stagiaire et décident de sa titularisation.
De l’encadrement à la titularisation
Chaque stagiaire dispose d’un tuteur, très souvent rattaché à son établissement d’affectation. Le tuteur, assisté d’un inspecteur de l’Éducation nationale (IEN), encadre le stagiaire. Il l’aide notamment à la conception des séquences d’enseignement et à la prise en charge de la classe.
Concrètement, l’INSPÉ valide l’année de formation au terme de l’année. Au même moment, l’IEN et le tuteur évaluent le stagiaire et décident de la titularisation du stagiaire. En cas de titularisation, un nouveau système d’affectation s’applique.
En cas de non-titularisation, le stagiaire peut effectuer une nouvelle année de stage. Cette année peut faire l’objet d’aménagements pour se concentrer sur les axes à améliorer en priorité.
Dernier cas de figure : si les difficultés rencontrées lors de l’année de stage étaient trop grandes, alors la collaboration cesse et aucun stage n’est proposé.